FIGAROVOX/TRIBUNE – En mathématiques, 26 % des postes de professeurs sont restés vacants cette année. Pour y remédier, il faut revaloriser la fonction sociale de l’enseignant, mais aussi remettre en cause le passage automatique en lycée général, argumente l’enseignante et élue LR, Valérie Rialland.
Valérie Rialland est conseillère départementale (Les Républicains) du Var et présidente de la commission Collège et éducation.
Un sursaut ? Non. À l’heure où des milliers de postes enseignants restent vacants après les résultats aux concours de recrutement, le gouvernement s’en remet à des expédients de plus en plus grossiers pour masquer une vérité crue : la France ne fait plus rêver ses futurs professeurs. Le métier s’est dégradé à tous les niveaux : reconnaissance, autorité, sécurité. Et le pacte enseignant, censé enrayer cette hémorragie, a échoué. Spectaculairement.
En mathématiques, 26 % des postes sont restés vacants. En lettres classiques, c’est un tiers des postes qui n’a pas trouvé preneur. En physique-chimie ou en allemand, les taux de vacance sont également élevés. Les concours du CAPET (technologique) et du CAPLP (professionnel) atteignent plus de 15 % de déperdition. 2 610 postes d’enseignants sont restés non pourvus à la rentrée 2025, selon les résultats des concours de recrutement du ministère de l’Éducation nationale.
Dans le premier degré, la situation est particulièrement inquiétante dans certaines académies : 475 postes restent vacants à Versailles, 382 à Créteil, et 85 % des postes ouverts en Guyane (165) n’ont pas trouvé preneur. Or ces académies couvrent des territoires jeunes, à forte croissance démographique. L’équation est donc impossible à résoudre sur le terrain. Dans le second degré, qui comprend les disciplines enseignées au collège et au lycée, les résultats sont tout aussi alarmants : 33 % des postes n’ont pas trouvé preneur en lettres classiques, 26 % en mathématiques et en physique-chimie, 23 % en allemand. Dans l’enseignement professionnel et technique, 15% des postes au CAPLP et 13% au CAPET restent vacants. Ce n’est pas seulement une crise conjoncturelle, mais une désaffection profonde et durable.
Une première explication tient au fait que les enseignants sont très mal rémunérés. En France, un enseignant débute avec un salaire annuel environ 20 à 40 % inférieur à celui de son homologue allemand, selon les données OCDE et Eurostat 2023. En outre, le salaire des enseignants du secondaire n’augmente que de 17 % entre le début de carrière et 15 ans d’ancienneté, contre 43 % aux Pays-Bas et 57 % en Pologne. Dans ces conditions, qui choisirait encore ce métier ?
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